Anthony Garcia : un groupe vaillant en 2002!

AC Ajaccio

L’année 2022 sera marquée par la célébration du titre de Champion de France de D2 obtenue à l’issue de la saison 2001-2002. En effet, il y a 20 ans, nos Acéistes terminaient premiers du championnat et accédaient à la première division. Dans le cadre de nos entretiens avec les champions de 2002, nous avons pris des nouvelles d’Anthony Garcia. Arrivé en l’an 2000 dans la cité impériale, il a évolué durant deux saisons au club et porté à 57 reprises le maillot Blanc et Rouge. Interview.

Le défi ne m'a pas fait peur

Anthony, comment êtes-vous arrivé à Ajaccio en l’an 2000?
Je jouais à Valenciennes à l’époque et j’avais déjà affronté Ajaccio. Batti Gentili m’avait repéré et Cyril Granon lui avait donné mes coordonnées. L’ACA était à ce moment-là un tout jeune club professionnel, c’est vrai que les infrastructures étaient en retard par rapport au niveau de la D2. Il fallait amener ses affaires à l’entrainement et on évoluait sur plusieurs terrains.

Vous n’avez pas eu peur de vous engager dans un jeune club professionnel?
Non le défi ne m’a pas fait peur car je connaissais un bon nombre de joueurs de l’effectif de l’ACA. Au contraire, je savais qu’Ajaccio était une équipe de caractère et j’aimais ça. Et le principal était de jouer au football. J’ai retrouvé Cyril Granon avec qui j’étais au centre de formation de Monaco, c’est une très longue histoire d’amitié entre nous car nous nous sommes suivis très longtemps. Philippe Burle, Eric Colling qui étaient des très bons joueurs… je n’étais pas en terre inconnue.

Un staff complémentaire et de qualité

Lors de la saison 2000-2001 vous vous maintenez en D2, quel souvenir vous en gardez?
On a réussi à maintenir le club grâce à un bon début de saison. Nous avions réalisé des matchs amicaux prometteurs, nous avons connus des hauts et des bas dans la saison, certainement en raison de l’effectif qui était restreint. Il a fallu cravacher pour s’en sortir et nous avons trouvé les ressources pour y arriver.

Comment avez-vous vécu la transition à l’été 2001 entre Baptiste Gentili et Rolland Courbis à la tête de l’équipe première?
Ce qu’avait fait Batti Gentili auparavant était formidable. On a été surpris puis on a pu voir l’arrivée de Rolland Courbis. On le connaissait et c’était le « joueur en plus » (rires). Cela a dynamisé tout le groupe. Avec Jacques Vankersshaver, Olivier Pantaloni et Georges Jacomo on avait un staff complémentaire et excellent. Jacques est indissociable de Rolland, on connaissait la qualité des personnes et on savait à qui on avait à faire. C’était motivant.

On se disait 'Pourquoi pas nous ?'

Est-ce que vous pensiez pouvoir vous mêler à la lutte pour l’accession à l’été 2001?
Après les premiers rassemblements, les premiers entraînements, après une saison difficile et un nouvel entraîneur, nous ne savions pas trop où nous allions nous situer. Mais rapidement, le président Moretti et le coach nous parlaient d’ambitions. Les matchs amicaux, la confiance que l’on a engrangé en début de saison, sans objectifs précis, nous a permis de réaliser un excellent début de championnat. On se disait « pourquoi pas ? » match après match. Nous avons eu beaucoup de réussite et nous avons cherché les belles équipes comme Strasbourg.

La force de l’ACA était collective, que pensez-vous de cet effectif?
De Stéphane Trévisan à Samba N’Diaye, d’un côté du terrain à l’autre, on sentait qu’on était une équipe. On ne peut pas sortir une individualité car ce qui a fait monter l’ACA en première division c’est le groupe ! On a tous été au niveau toute l’année, on a été réguliers dans nos performances durant la saison. C’était notre force. Rolland a su construire un groupe avec des joueurs complémentaires. C’était homogène, tout le monde jouait pour l’équipe. Et quand on avait un blessé comme c’est arrivé en cours de saison à Gregory Ursule, on le vivait mal. On s’est soudés et on avançait.

Notre groupe était vaillant !

Cela vous a emmené jusqu’au couronnement. Est-ce qu’il y a un secret à cette réussite?
C’est vraiment un ensemble de joueurs qui avait du caractère et des qualités. Mais personne n’a pris 20 centimètres parce qu’il venait de signer à Ajaccio. Ce n’est pas en arrivant en Corse qu’on est différent ou méchant, cela m’a toujours fait rire. Il y avait véritablement des bons joueurs, solidaires et vaillants.

Le titre de Champion de D2 est-il le plus marqué de votre carrière?
Mon premier match professionnel avec Monaco en 1989 (contre Lens) est mon premier souvenir fort car je n’avais que 17 ans. Et ensuite l’ACA, l’ambiance avec le groupe et le titre de champion de D2 reste le moment marquant dans ma carrière. Après deux années à l’ACA, j’ai me suis engagé à l’ASSE de Frédéric Antonetti. J’ai ensuite évolué pour Laval et j’ai terminé à Montpellier en corpo. J’ai réalisé une année en Ligue 1 à Lille et j’ai vécu de ma passion donc je suis heureux de mon parcours et j’ai pu m’arrêter quand je voulais. Aujourd’hui je suis moins le football, je m’intéresse aux résultats de mes clubs mais j’ai été un joueur de mon époque. Maintenant c’est une autre époque.

Qu’est ce que l’évolution du club vous inspire aujourd’hui?
Je trouve l’évolution du club super ! Le club n’a pas démarré quand nous sommes montés en D1 en 2002. Cela a été un long chemin dès le début des années 90, du travail colossal des dirigeants et de tous les joueurs qui ont contribué jusqu’à ce titre de champion de D2 en 2002. Puis de 2002 à nos jours où il y a eu des promotions, relégations et des évolutions énormes. Michel Moretti était un visionnaire. Je pense qu’Olivier Pantaloni est l’entraîneur qu’il faut à l’ACA. Il connait le club et a contribué à tous les niveaux ! C’est un club sain avec un entraineur et des joueurs sains. C’est positif de transmettre aux jeunes joueurs cette histoire, de ce qui a été fait avant.  Tout le monde mérite d’être mis en lumière, d’être cité.


Photos : Michel Luccioni

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