Martial Robin: 7 années de bonheur

AC Ajaccio

Il est l’un des joueurs les plus capés de l’histoire professionnelle de notre club ! Martial Robin a porté durant 7 saisons le maillot Blanc et Rouge. En évoluant durant trois saisons en D2 et quatre saisons en D1, le milieu de terrain a marqué toute une génération de supporters Acéistes. Nous avons pris des nouvelles de Martial Robin et évoqué le titre de champion de D2 de 2002. Photos: Gérard Pierlovisi.

La Corse, une terre de caractère

Martial, comment êtes-vous arrivé à l’ACA en 1999?
J’ai été formé à l’Olympique de Marseille et les deux présidents Pape Diouf et Michel Moretti étaient en étroite collaboration. Les deux hommes s’appréciaient. Michel a tenu à me récupérer une année après la fin de ma formation. J’avais alors 22 ans, je sortais d’un grand club mais jouer en Division 2 était pour moi une idée enthousiasmante. À mon arrivée à Ajaccio j’avais hâte de jouer même si les infrastructures étaient très limitées. Je n’ai pas hésité à rejoindre le club car la Corse c’est une terre de caractère, d’accueil et je voulais faire mes armes dans un club qui se structurait de belle manière.

À votre arrivée, vous côtoyé le binôme d’entraîneur Gentili-Vannucci. Que vous évoque ce duo?
Baptiste Gentili et Albert Vannucci étaient deux entraineurs du terroir, deux enfants du pays ! Ils ont réussi à m’inculquer la grinta et la culture de la Corse même si j’avais déjà du caractère. J’avais fait quelques apparitions en L1 avec l’OM mais ils m’ont donné ma chance et beaucoup appris. Je ne prenais pas en compte les infrastructures et j’avais envie de m’imposer dans cette équipe. Les deux coachs m’ont plu car ils étaient du cru et avaient l’amour du club. Durant deux années, avec eux, nous avons terminé au milieu de tableau en réussissant à maintenir le club, tout jeune professionnel en D2. Il y a eu des hauts et des bas durant ces deux premières saisons mais j’ai eu plaisir à jouer pour l’ACA.

Je suis fier du parcours d'Olivier Pantaloni

En 2001 arrive Rolland Courbis, comment avez-vous vécu ce changement d’entraineur?
Rolland avait fait du très bon travail dans tous les clubs où il était passé. Michel Moretti a annoncé la couleur en le recrutant, il savait s’entourer et l’histoire lui a donné raison. On a survolé le championnat lors de la saison 2001-2002, c’était une année extraordinaire. C’est un souvenir qui restera à jamais gravé dans ma tête. C’était un exploit même si on avait un effectif de qualité. « È parchi micca noi ? » on a réussi le fameux pari et slogan de Michel et Rolland.

Vous connaissiez déjà un petit peu Jacques Vankersshaver son adjoint et Olivier Pantaloni alors dans le staff technique?
Rolland, Jacques, il n’y a pas besoin de rappeler que ce sont deux hommes aux grandes qualités. Jacques était déjà son adjoint à l’OM. Je l’avais connu à cette époque. Il était très compétent. A Ajaccio j’ai découvert Georges Jacomo et Olivier Pantaloni avec qui j’ai joué car il évoluait devant moi. Je suis fier du parcours que réalise Olivier avec le club, il a tout connu, il fait grandir le club. Je savais qu’il allait arriver à ce niveau car c’était une personne intelligente et très posé, il pouvait aussi avoir des coups de sang. Il mérite sa carrière.

Fasciné par les joueurs fidèles à l'ACA

Vous avez dit qu’il y avait un groupe de qualité cette saison-là?
Oui, il y avait des joueurs confirmés, des joueurs en devenir comme Toto Squilacci, il y avait des anciens de la maison comme Faderne, Colling. Rolland Courbis a su mettre des joueurs pour compléter tout cela. On savait que si on était suspendus, un autre coéquipier pouvait tenir sa place. Tout le monde était solidaire et tirait dans le même sens. Il n’y avait pas d’égo, personne ne tirait la couverture à soi, c’était un véritable collectif. Trévisan, gardien de l’OM s’est fondu dans le moule. Pour monter, il faut un très bon gardien comme on dit.

Quels joueurs de l’ACA vous ont le plus marqué?
Ceux qui m’ont fasciné ce sont Cyril Granon, David Faderne, Eric Colling qui ont franchi tous les caps avec l’ACA et qui sont restés fidèles au club toutes ces années. En arrivant je me suis dit, c’est beau de voir des joueurs qui restent chaque année et qui se mettent au niveau de la division supérieure. Quand j’ai vu ces joueurs, je ne peux que dire : chapeau ! Monter les échelons année par année… respect ! L’ascension de Sébastien Squilacci a été impressionnante, à l’image de sa saison puis de sa carrière.

Le titre ? un grand moment d'émotion

Quel souvenir avez-vous en tête lorsque l’on évoque 2001-2002?
Les derniers matchs : quand nous avons eu l’assurance de monter en première division, puis le dernier match à domicile puis le match où l’on termine champion. Nous avons vécu des moments intenses. Il y avait des fêtes, des haies d’honneur, l’arrivée à l’aéroport avec l’accueil des supporters. C’était extraordinaire et très fort au niveau émotionnel.

Quel était la force de l’ACA durant vos années au club?
Notre force durant toutes ces années ? Le fait d’avoir des revanchards dans le vestiaire, le travail réalisé par Michel, Patrick Vernet, Rolland Courbis. ils ont toujours trouvé les joueurs qui avaient des vertus de guerriers avant de parler de la technique. On n’a pas pu empêcher la descente en 2006 mais on a fait d’énormes efforts. On avait un bon état d’esprit de compétition, envie de voir le club évoluer, il n’y avait pas de prise de tête et on était tous sur le même bateau. On voulait se donner pour Michel, pour les entraineurs et le peuple Ajaccien.

J'ai passé 7 années de bonheur

Vous avez réalisé un exploit retentissant cette saison-là avec le titre de champion!
À aucun moment on n’attendait Ajaccio ! On se sauvait sur le fil à chaque fois c’est vrai et c’était difficile mais j’ai connu le très haut niveau avec l’ACA, j’ai vu le club se développer c’est une fierté. Quand je vois le parcours réalisé avec des infrastructures comme celles d’aujourd’hui, je suis fier d’avoir apporté une pierre à l’édifice.

Que retenez-vous de vos années à l’ACA?
Quand on connait ce que l’on a connu à l’ACA cette époque, où l’on se sentait bien, où on se sentait bien avec le président Michel Moretti, dans une ville où il fait bon vivre. J’ai passé 7 saisons exceptionnelles à l’ACA. Michel voulait que je reste mais j’avais envie de tenter autre chose professionnellement. J’ai passé 7 années de bonheur, je me suis épanoui dans mon métier de footballeur.

Vous suivez toujours l’ACA aujourd’hui?
Bien sûr ! Je suis le parcours du club encore sur le site, à la télévision, je m’informe et je vois son évolution. Récemment j’ai repris contact avec beaucoup de monde grâce aux réseaux sociaux, le lien que l’on peut garder grâce à ça, par rapport à notre époque, c’est quelque chose de positif.

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