À l’arrêt depuis le 13 mars en raison de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus, les championnats de Ligue 1 et Ligue 2 posent de nombreuses questions. Quel avenir pour les compétitions professionnelles de football en France ? Nous avons demandé l’avis d’Alain Orsoni, président de la holding propriétaire de l’AC Ajaccio et ancien membre du conseil d’administration de la LFP. Il nous fait part de son avis et de son expérience de dirigeant.
3 montées en Ligue 1 et 1 descente
Alain Orsoni, face à la situation exceptionnelle que nous connaissons, quelle est votre analyse ?
Tout d’abord il convient de rappeler que la priorité est la prise en compte de l’aspect sanitaire, c’est une évidence et le point de vue de tous. Il faut admettre que la part d’inconnus reste importante car pour l’heure c’est toujours le virus qui mène le jeu. Vous me permettez avant toute chose de saluer toutes celles et ceux qui sont en première ligne pour combattre ce fléau, le football est tout de même un aspect secondaire dans ce que nous vivons aujourd’hui.
Il faut pourtant songer à la dimension sportive et économique, quid de l’évolution du championnat ?
Mon souhait n’est nullement original, la reprise de championnat, fusse-t-elle à huis clos est la meilleure option. Cette solution serait la plus équitable et ne souffrirait d’aucune contestation.
Pourtant il faut bien imaginer la suite si cette possibilité de reprise dans un délai raisonnable était exclu ?
Il faudrait bien sûr prendre des mesures exceptionnelles en cherchant à préserver au maximum l’équité. J’entends aujourd’hui plusieurs scénario envisagée, saison blanche, prise en compte du classement en l’état… pour ma part il est impensable que l’on ne tienne pas compte des matchs qui ont été joués. Bien sûr certains clubs se sentiront lésés, pourtant il faudra bien trancher. La majorité des présidents de Ligue 1 et de Ligue 2 devront prendre leur responsabilité en essayant de dépasser les sempiternels problèmes d’intérêts entre les deux ligues…
On envisage un championnat de Ligue 1 à 22 clubs, ce qui se traduirait par 2 montées et aucune descente ?
C’est là l’exemple parfait d’une décision à sens unique. Il est logique que Lens et Lorient accèdent puisque si le championnat est arrêté, ils sont les deux premiers. Au nom de quelle logique déciderait-on par contre que les deux derniers clubs de Ligue 1 seraient sauvés ? Encore une fois, si les barrages ne sont pas possibles, la solution qui me paraît la plus équitable est celle d’un championnat à 22 avec une descente de Ligue 1 et trois montées de Ligue 2. On nous reprochera de plaider pour ma paroisse, mais je suis convaincu que c’est logique et j’aurai été favorable à cette solution quel que soit le 3ème au classement. La Ligue 1 conserve un club. La Ligue 2 gagnerait une accession en faveur de l’arbitrage qui prend en compte les intérêts des deux ligues... Encore une fois, si les barrages sont réalisables, nous serions tout à fait d’accord. Et dans ce cas, il n’y aurait pas de mesure à prendre, le règlement pourrait s’appliquer en toute transparence. On comptabiliserait les matchs non joués comme matchs nuls.