David Terrier, joueur de caractère

Acéiste de 2001 à 2005

De passage à Ajaccio pour son nouveau rôle de délégué syndical UNFP, David Terrier a accepté de retracer son parcours pour notre site internet. Acéiste entre 2001 et 2005 et champion de France de D2, l'ancien joueur a laissé de très bons souvenirs du côté du stade François-Coty pour son caractère et ses qualités.

2001-2002: une saison exceptionnelle

David, comment aviez-vous atterri à Ajaccio en 2001?
Après une année sans club, j’ai fait la connaissance de Stéphane Courbis. Il m’a demandé si j’étais intéressé par un essai à l’AC Ajaccio avec son père, Rolland. Les 4 jours d’essai se sont très bien passés et Rolland m’a proposé de partir en stage avec le groupe. Jacques Vankersschaver m’avait alors concocté un programme personnalisé. C’est le meilleur préparateur physique que j’ai connu dans toute ma carrière. C’est la référence dans le milieu du football. Il y avait un sacré staff à la tête de l’équipe.

C’est après ce stage que vous aviez rencontré Michel Moretti?
Oui, c’était un président ambitieux et sincère, il m’a de suite annoncé que nous jouions la montée en première division. Il m’a assuré que tout marcherait si j’étais performant et lui content de mes prestations. Alors au début j’ai été surpris à mon arrivée quand j’ai découvert la campagne d’affiche « È parchì micca noi » dans toute la ville. Mais Rolland et le président nous ont fait comprendre qu’avec l’état d’esprit nous pouvions y arriver. Nous avons réalisé une saison magnifique et le président a tenu parole en me prolongeant de deux ans après mes deux premières années de contrat.

La saison 2001-2002 est l’une des plus mythiques de l’histoire du club et vous y avez contribué!
Après avoir joué la Coupe d’Europe avec Metz, c’est très certainement ma plus belle année de football! Cette année-là nous étions véritablement un vrai groupe de copains, toujours réunis. Avant les matchs, comme après. On mangeait tous ensemble, on vivait tous ensemble tout simplement. C’était une équipe extraordinaire, nous n’avons jamais été inquiétés dans le championnat. C’était un mélange de bons joueurs comme Cyril Granon, Sébastien Squilacci, Stéphane Trévisan etc… et un état d’esprit exemplaire L’aventure était très belle. Je ne peux même pas retenir un match en particulier, c’est la saison entière qui a été magnifique.



Suivi de 2 maintiens en première division!
Oui nous nous sommes battus pour arracher le maintien chaque saison. Mais le groupe avait beaucoup évolué, il y avait eu énormément de recrue. C’était dur à vivre même si le recrutement était nécessaire. Il y avait beaucoup de concurrence et j’ai joué un rôle de « tampon » entre les anciens et les nouveaux.

L'ACA a changé m'a vie

Depuis, l’ACA a beaucoup évolué notamment au niveau des installations, qu’en pensez-vous?
Je me souviens encore lorsque nous nous entrainions à Baléone. J’ai adoré ce mélange de football professionnel et amateur au niveau des installations. Ça m’a fait un bien fou de retrouver le vrai football. Nous venions aux séances avec nos propres équipements et il y avait beaucoup de bénévoles au sein du club. J’ai adhéré à cette époque et j’ai gardé beaucoup de contact à Ajaccio. J’ai été agréablement surpris par la générosité de la population, on ne demandait rien et on nous donnait tout. Je me sens encore redevable de l’ACA aujourd’hui. Sans ce club ma carrière ce serait arrêtée. Michel Moretti et Rolland Courbis ont changé ma vie !

Vous étiez un joueur de caractère sur le terrain!
Disons que j’avais horreur de la défaite. Et j’adorais empêcher mes adversaires de faire la différence. Je mettais de la virilité, de l’engagement et de l’envie. Si j’avais été un joueur technique je m’en serai servi, je ne savais pas porter le danger vers l’avant. J’ai donc joué avec mes qualités. Je récupérais les ballons et les donnais. Heureusement que le football est un sport collectif.

Vous avez évolué défenseur central et milieu défensif aussi
Même moi j’ai toujours été partagé entre les deux rôles. Il faut dire que j’ai été formé au milieu de terrain mais à Metz, lors de la blessure d’Albert Cartier, j’ai joué en défense à sa place pour le remplacer. Cela c’était très bien passé et par la suite mon rôle changeait en fonction des entraîneurs et des besoins. Vous avez connu la Premier League dans votre carrière ! En coupe d’Europe nous avions affronté Newcastle. J’avais pris Alan Shearer au marquage et ça c’était plutôt bien passé pour moi malgré la défaite. Par la suite, West Ham et Newcastle se sont intéressés à mon profil. J’ai choisi West Ham car je pensais avoir mes chances. Newcastle était un grand club, 3e du championnat avec un certain David Ginola dans l’équipe. Mais je me suis blessé au talon à West Ham, je n’ai fait qu’un match. Harry Redknapp et les dirigeants sont ensuite devenus très froid avec moi. J’ai résilié mon contrat et accepté la proposition de Newcastle. Je n’ai pas réussi à m’imposer il y avait deux internationaux à mon poste. Ils avaient du talent, de l’agressivité et étaient anglais. Puis j’ai signé à Nice grâce à Guy David avant de vivre cette expérience magnifique avec l’ACA.

À votre arrivée à Ajaccio, vous avez connu Olivier Pantaloni en tant qu’adjoint, aujourd’hui il est devenu l’entraineur principal.
À l’époque, Rolland Courbis nous l’avait présenté comme son successeur! Olivier a joué un grand rôle dans notre accession en Ligue 1 en 2002. Il a su trouver sa place aux côtés de deux monstres sacrés qu’étaient Rolland Courbis et Jacques Vankersschaver. C’était le Corse du staff technique, il avait une belle histoire avec le club et nous expliquaient beaucoup de choses. Avec Jacques, il organisait des repas dans les villages pour que l’on apprenne à connaître la population. Olivier sait transmettre ses valeurs et les années qui ont suivi ont prouvé ses compétences. C’est un homme intelligent, j’ai toujours gardé contact avec lui, on se voit quelque fois par an.

Aujourd’hui vous vous êtes reconverti. Quel est votre rôle au sein de l’UNFP?
Je suis délégué auprès des clubs, je m’occupe de 14 équipes dans le nord comme Lens, Lille, Valenciennes, PSG, Auxerre… Je présente l’UNFP aux joueurs et j’essaye de les faire adhérer. Le syndicat leur permet d’obtenir du soutien surtout au niveau de leurs démarches administratives. En France, les joueurs sont très bien protégés. Mais ce n’est pas un acquis. Il faut se battre sans cesse. Nous faisons partie des négociations sur les conventions collectives. C’est pourquoi nous souhaitons que les joueurs adhèrent à notre syndicat. Aujourd’hui ils représentent 95%. C’est très important. Grâce à l’UNFP et à la solidarité des joueurs, notre parole a un poids. Le football a changé, il faut le développer et le professionnaliser d’avantage.

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