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Comment est née l’idée de construire un stade de football à Timizzolu ? Lors du conseil d’administration du 21 mars 1967, les dirigeants de l'AC Ajaccio annoncent clairement leurs ambitions: « Nous voulons monter en première division ! » disent-ils à l'hôtel Dolce Vita, au cours d'une conférence de presse. Les dirigeants sont néanmoins inquiets. Le stade Jean-Lluis ne peut accueillir des matchs de D1. Il faut donc construire très rapidement un nouveau stade. Voilà plusieurs mois à présent que l’idée de bâtir une nouvelle enceinte près de Campo dell’Oro au lieu-dit « Timizzolu » fait son chemin. Puisqu'il est inconcevable que l’ACA puisse rejoindre l'élite avec des installations aussi archaïques, le 28 avril 1967, on apprend qu'un nouveau stade sera construit sur le site de Timizzolu à l'entrée de la ville. L’emplacement n’est pas encore véritablement défini, mais il semble acquis que ce n’est pas sur la colline de Timizzolu que sera construite cette nouvelle enceinte, mais plutôt sur l’emplacement de l’ancienne carrière, en bordure immédiate de la route nationale qui mène vers Sartène.
Comment l’ACA a pu réussir à construire son nouveau stade pour évoluer en D1? Deux familles importantes d’Ajaccio possèdent à cette époque les 10 hectares de terrain, achetés jadis au Duc de Caraman. La famille Torre, dont Joseph-Marie était un dirigeant de l’ACA, et la famille Neri, supportrice des Blanc et Rouge, acceptent d’échanger leurs terres contre le stade Jean Lluis et s’engagent à réaliser les travaux du nouveau stade à Timizzolu. 8 hectares sont donnés à l’ACA et 2 hectares (l’actuel parking tir à l’arc) à la Ville d’Ajaccio. L’ACA, par l’intermédiaire des familles Torre et Neri voyait le stade se bâtir. La ville quant à elle, réalisait un terrain municipal.
Début des travaux
En coulisse, tout se met en place pour accueillir un club de première division à Ajaccio. Le 6 juillet 1967, le projet s’affine. La commission départementale du Conseil Général donne son accord et transmet au préfet la convention qui sera présentée au club. Le contrat autorisant le transfert du stade Jean-Lluis sur le site de Timizzolu est signé. Les travaux commencent en octobre 1967. Les plans sont rendus publics. Selon les premières informations, on apprend que le stade portera de nouveau le nom de Jean Lluis, le légendaire président acéiste. Les premiers plans sont ambitieux. On y découvre un stade de football de 20.000 places, une piste d'athlétisme, un cours de tennis, un terrain de basket et même une piscine olympique. Inutile de préciser que toutes ces ambitions ne seront pas totalement réalisées. De plus, les architectes tiennent à préserver le site somptueux de Timizzolu, en ne construisant pas de tribune « côté mer » afin de garder la vue magnifique sur les plages de Tahiti et de Porticcio.
Le stade officiellement baptisé « Stade François-Coty » en 1971
Le stade de « Timizzolu » ou François-Coty, un nouveau mythe : C’est contre Lyon, le 17 novembre 1968 que l’ACA dispute son dernier match officiel au stade Jean-Lluis. Les Acéistes tiennent à signer un succès net et sans bavure, 4 à 1. C’est une page de l’histoire de l’ACA qui se tourne. Dix jours plus tard, le 28 novembre 1968, les joueurs de l’ACA s’entraînent pour la première fois sur la verte pelouse du stade de Timizzolu. L’œuvre est grandiose : c’est le plus grand et plus beau stade de Corse ! Les journalistes locaux de l’époque, témoignent : « Les tribunes du stade de Timizzolu, si elles sont couvertes, se présentent sans panneaux protecteurs sur les côtés. Le stade est long de 108 mètres et large de 73 mètres avec un éclairage à giorno et son accès souterrain. Le stade peut aussi être utilisé sur le plan national et international. On annonce autour de la pelouse une piste de 400 mètres déroulée sur six couloirs. Les locaux situés sous les tribunes de 15.000 places forment un ensemble confortable et de bon goût comprenant quatre vestiaires avec douches et bains relaxes, les blocs sanitaires, l'infirmerie, les buvettes, bureaux, magasins à matériel, le tout, judicieusement éclairé, aéré et chauffé. De larges entrées harmonieusement façonnées, de nombreuses voies de dégagement apportent des solutions les plus satisfaisantes aux problèmes de l'accès au stade ». Le stade de Timizzolu porte dans un premier temps le nom de Jean-Lluis. Toutefois, il faut attendre le 12 décembre 1971 pour que le stade soit inauguré officiellement. Peu avant la rencontre de championnat opposant l’ACA à Nîmes, la fille d’un célèbre parfumeur ajaccien nommé François Coty, coupe le ruban symbolique. L’idée de rendre hommage au célèbre industriel corse émanait de Joseph-Marie Torre, dirigeant du club.
Quelques jours plus tard, le 1er décembre 1968, l’ACA reçoit le SECB dans le cadre du premier derby corse de première division. Sans doute que ce match est l’un des plus mémorables de toute l’histoire du club. La rencontre est sur-médiatisée, et 16 000 spectateurs se rendent au match. Quelques incidents éclatent, entre supporters des deux équipes, au moment où les vingt-deux joueurs font leur entrée sur la pelouse. Ces derniers sont : Baratelli, Moïse, Brucato, Sbaïz, Calmettes, Risso, Ruelle, Sansonetti, Peretti, Marcialis et Géorgin, pour l’ACA, et Orsatti, Franceschetti, Tosi, Vincenti, Farina, Zénier, Ferrier, Serra, Blanchard, Blanc, Mekloufi et Erhardt, pour le sporting. Dans un match à sens unique, l’ACA s’impose sur le score de 4 à 0. Le Provençal titre le lendemain : « C’était Austerlitz ! ». Victor Sinet, lui, dans France Football titrait: 'Timizzolo, nouveau paradis du football' ou encore 'Derby record'.
Lorsque l’ACA est exclu des championnats professionnels en 1975, le stade François-Coty tombe dans l’abandon le plus total. Il faut attendre 1992 pour que des travaux de rénovation soient entrepris par la nouvelle équipe dirigeante acéiste menée par Antoine Antona, Alain Orsoni et Michel Moretti. Les deux tribunes latérales sont entièrement rénovées. Cette année là, Michel Moretti témoigne: « lorsque nous avons vu l’état des installations de François-Coty nous avons un coup au cœur ». En 1998, une tribune « nord » neuve est construite, puis on pose un toit sur la tribune « Jean-Baptiste Poli » en 2002, lorsque l’ACA retrouve la Ligue 1. Jean-Baptiste Poli était président de la Chambre des Métiers 2A et avait aidé à la reconstruction du stade en 1992 en mettant à disposition du club des apprentis. Enfin, en 2007, appuyé par la CTC et le Conseil Général de la Corse-du-Sud, l’ACA. commence le financement, sur ses fonds propres, de la construction d’un nouveau stade neuf en lieu et place de l’ancienne bâtisse. Il faut toutefois attendre l'adoption de la loi Laporte, et la reconnaissance de l'enceinte comme étant 'd'utilité publique', pour que les grands travaux continuent. La tribune JB Poli est entièrement rénovée et des loges sont construites en tribune nord. La tribune nord, appelée « Antoine Faedda » ancien dirigeant emblématique du club, est également couverte. Enfin, dans l'attente de la finalisation des travaux, de la rénovation de la tribune Honneur et dans le but de continuer à accueillir des matchs de Ligue 1, une tribune tubulaire est montée coté sud en 2013 (le règlement exige l'ouverture de 3 tribunes pour accueillir des rencontres de Ligue 1).