Alain Peraldi, la flamme acéiste



Ne lui parlez pas d’un autre club de foot que l’ACA ! Alain Peraldi, 60 ans, est l’un des plus fervents supporters des Blancs et Rouges. C’est d’ailleurs dans cet ordre qu’il tient à nommer les Acéistes. «D’abord le blanc !» dit-il. «Historiquement, la couleur de l’ACA est le blanc». Alain Peraldi est membre de la sécurité du club depuis plus de quinze ans. Egalement président de L’Associu Grande Premiu di à Cità D’Aiacciu (pétanque), ce bouliste passionné est aussi quelqu’un de très généreux qui a énormément œuvré pour le club. Dernier exemple en date : il a offert un stage de ballon à une petite fille de 12 ans, Maeva, qui a pu ainsi prendre part au stage organisé par l’école de foot. Etant le grand père de Florian, le plus jeune abonné de Corse, il a fait de l’ACA une affaire de famille. Employé municipal de profession mais Acéiste à plein temps, Alain Peraldi évoque sa passion pour notre rubrique «Cœur de Supporter». 


L'ancien Acéistes Dado Prso porté en triomphe par des supporters, dont Alain Peraldi.


- Quand et comment avez-vous connu l’ACA?

En 1968, à l’époque du stade Jean-Lluis, j’ai eu ma première licence à l’âge de treize ans. J’avais pour entraîneur Albert Vannucci, l’ailier droit de l’ACA. Il était pro mais s’occupait des équipes de jeunes. J’étais en Minimes : nous nous entrainions le jeudi. L’année suivante j’ai eu Jean-Pierre Brucato, avec qui j’ai connu le Stade de Timizzolu. A l’époque, les rencontres de notre catégorie s’effectuaient sur la largeur du terrain. Nous jouions en lever de rideau de chaque match. Je me rappellerai toujours des rencontres à domicile de cette époque. Nous faisons les ramasseurs de balle, on nous donnait un survêtement. Les deux tribunes étaient pleines de supporters qui chantaient : «Allez les Blancs». Nous étions contents de voir les joueurs pro. J’ai été joueur en Division d’Honneur jusqu’en 1980.

- Vous avez du connaître beaucoup de joueurs…

Oui, mais pas seulement, également des Présidents : Jean Feracci, Marc Marcangeli, Toussaint Vincileone, Ange Torre, Antoine Knezevic et Jean Pianelli. Sans oublier mon ami, le regretté Antoine Farinacci, dirigeant très actif qui a beaucoup aidé les jeunes pour les déplacements. Je me souviens qu’en 1987, Le Codec de Mezzavia, propriété de la famille Farinacci, était le sponsor officiel du club. J’ai également connu plusieurs entraîneurs: Hélios Navarro, Raymond Menjou, François Poli, Mohamed Azzouz, Joseph Cau.

- Avez-vous déjà appartenu à un groupe de supporters ?

J’appartenais aux Guerrieri. Avec la famille Cambon, un groupe d’amis et mon fils Cyril, nous avons décidé de créer un groupe de supporters, les « Aiacciu Corsi Angels », qui a rejoint les Guerrieri et les Magic Fans. La marbrerie Di Grazia et Sylvain, était notre partenaire pour les cartes de membres du groupe. Puis, Alain Cambon père et fils ont organisé un tifo géant avec un énorme maillot Baliston, qui était le sponsor du club. Ce maillot a aussi été accroché sur la façade de leur maison à Mezzavia pendant plusieurs semaines. Quand le groupe s’est arrêté en 2002, nous l’avons offert aux autres groupes de supporters qui l’ont déployé les années suivantes en tribune.

- Votre match le plus marquant à François-Coty?

Le match ACA-Sochaux, le 28 mai 2005, où nous jouions notre maintien en Ligue 1. Réduits à 10 à l’heure de jeu, nous avons gagné 3-1 et décroché notre 4e saison consécutive parmi l’élite. La rage de vaincre était l’ingrédient principal de la rencontre.

- Le joueur qui vous a laissé le meilleur souvenir ?

Depuis les années 60 à ce jour ? Ils sont trop nombreux ! C’est trop dur pour moi de n’en citer qu’un, qu’il soit continental ou insulaire.

- Votre meilleur souvenir avec l’ACA?

Toutes les fois où j’ai pu rendre service à mon club de cœur. Je me rendais souvent au petit bureau de Sauveur Costantino, qui était le centre administratif du club. Mon fils était joueur et Sauveur était son éducateur. En 1994 ou 1995, ce dernier eu l’idée de créer un protocole d’avant-match : tous les jeunes footballers de Corse-du-Sud étaient rassemblés sous la bannière de leur club, puis faisaient un tour d’honneur dans un stade plein. Travailler avec Sauveur pour la mise en place d’un tel évènement reste un superbe souvenir. Nous en parlons encore ensemble, les soirs de matchs.
Autre souvenir, celui de mon ami d’enfance, le regretté Antoine Faedda. Le siège d’I Guerrieri dans les années 90 se trouvait chez lui, à la Brasserie du Port. C’est un dirigeant qui a toujours été là pour notre club. Il assurait la vente de produits dérivés du club car la boutique n’existait pas encore. Il m’a proposé, ainsi qu’à José Scaglia (DOS de l’ACA), qui était responsable des stadiers, de l’aider à vendre des autocollants, des écussons. Je n’oublierai jamais d’où nous venons.
En novembre 2010, l’association de pétanque que je préside, «L’Associu Grande Premiu di à Cità D’Aiacciu», qui s’appelait « MS Pétanque Corse du Sud », était partenaire de l’ACA. J’ai eu l’idée de créer le Challenge des Restos du Cœur, en organisant un grand concours au profit de l’association caritative avec la participation de plusieurs sponsors et la contribution d’I Pescadori in Festa. Je souhaitais que cette manifestation se déroule dans l’enceinte et aux alentours du Stade François-Coty. Je me suis adressé au Président Alain Orsoni qui a tout de suite accepté. Il a aussi mis à disposition l’éclairage et le gardiennage, assuré par Yves et Nénette Battistini. J’ai été très touché. La manifestation a rapporté 3500€ aux Restos du Cœur. Je remercie encore Alain Orsoni.

- Votre meilleur souvenir de tifo?

Le tifo T-Shirt ! (voir plus haut).

- Votre meilleur souvenir de déplacement?

Avec la sécurité de l’ACA, en octobre 2004. Notre regretté Président Moretti et José Scaglia avaient décidé d’inviter tous les stadiers à tour de rôle à faire un déplacement avec les joueurs. Cela nous permettait d’avoir un regard différent sur les grands stades nationaux. Et c’était aussi une façon de nous remercier pour notre bénévolat et dévouement pendant les matchs à Timizzolu car nous étions toujours présents, qu’il pleuve ou qu’il vente. Ce déplacement était à Auxerre avec Rolland Courbis, l’entraîneur de l’époque. Très sympa, il nous a mis en relation avec Guy Roux. Le célèbre entraîneur bourguignon m’a offert un bonnet aux couleurs d’Auxerre. Je l’ai donné par la suite à un jeune supporter acéiste qui souffre de mobilité réduite. Nous a été offert un copieux repas dans un restaurant, en compagnie des journalistes insulaires, Dominique Cotoni et Philippe Péraut. Nous avons perdu le match 1-0 mais ce déplacement reste un bon souvenir que je dois à Michel Moretti. Je n’oublierai jamais notre ancien président.

- La pire saison que vous ayez vécu ?

Celle-ci, 2014-2015. Je n’ai pas souvenir d’une saison comme celle-ci.

- Quels sont vos vœux pour l’ACA ?

Je souhaite que notre équipe se sauve sportivement sans attendre les résultats des autres. Je voudrais aussi, avec mes 60 printemps, revoir mon club retrouver la Ligue 1. Il ne faut pas oublier que l’ACA a été le premier club corse à disputer ce championnat en première division. Aussi, j’aimerais beaucoup revoir l’équipe avec le maillot que Bati Gentili avait fait redessiner en l’honneur du bicentenaire de la naissance de Napoléon. Il était mauve à bandes blanches et liserais rouges. Idem pour les chaussettes. Enfin, ce serait bien d’organiser, avec le club, une expo de maillots, photos, drapeaux, fanions.

- L’ACA, une affaire de famille ?

Je suis le grand-père de Florian, né le 12 août 2014 et plus jeune abonné d’un club de foot. Le jour de son enregistrement à la mairie, avec mon fils, nous nous sommes rendus à la boutique officielle du club pour lui acheter une carte d’abonnement. Richard Bernaud qui est, entre autres, employé à la boutique, nous a fait choisir le fauteuil numéro 12, allée F. Madame Istria, la responsable du magasin, a dit : «je n’ai pas le souvenir d’avoir rédigé une carte d’abonnement pour un supporter aussi jeune». Florian a eu des articles dans Corse-Matin, Corse Net Infos, et sur le site officiel de l’ACA. La photo de mon petit-fils a aussi été diffusée sur les réseaux sociaux : il a eu 850 j’aime en deux jours. Notre famille a été touchée et notamment son papa Cyril, sa maman Cécilia Baldacci, et ses frères Thomas et Romain.
Mon fils Cyril a été champion en moins de 13 ans avec Sauveur Costantino, champion de Corse des moins de 15 ans avec Paul Orsatti, champion en moins de 18 ans Honneur, vainqueur de la Coupe de Corse. Mon neveu, Laurent Pomponi, est au centre de formation de l’ACA. C’est un jeune avec beaucoup de qualités. Il joue en U19 et évolue en équipe réserve. Ses parents, Christian et Sylvie, sont très attentifs à son évolution et il nous comble. C’est la cerise sur le gâteau !

- Qu’est ce qu’être blanc et rouge pour vous ?

C’est un patrimoine ajaccien ! C’est mon quotidien et je suis tombé dedans quand j’étais petit.
Je tiens à remercier Alain Orsoni, le Président Léon Luciani, José Scaglia et Cyril Vannucci.

Quelques images...

 

Ci-dessus: Florian, le petit-fils d'Alain Peraldi, qui est le plus jeune abonné de Corse. 

 

Cyril Carli, responsable de l'école de foot, José Scaglia (DOS), et Alain Peraldi entourent Maeva 12 ans. Cette dernière a pu participer au stage de février grâce à ce généreux supporter. 

 

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