La semaine dernière, l’Amicale des Anciens de l’ACA a investi le stade de Timizzolu pour rendre un vibrant hommage à Laurent Pieri et Mohamed Azzouz. Deux figures que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Et pourtant, ils ont marqué des générations d’Ajacciens. Focus sur Mohamed Azzouz.
C’est en Algérie que « Zouzou » a effectué ses premiers pas dans le football. Champion d’Afrique du Nord du 1500m, l’athlète a réussi à faire parler sa vitesse pour percer dans le monde du sport professionnel. C’est au travers de rassemblements et de sélections que le défenseur s’est fait convoiter par de nombreux clubs français. Après la Seconde Guerre Mondiale, durant laquelle Mohamed Azzouz fût mobilisé, le Lyon Olympique Universitaire (LOU) s’est attaché les services de ce sportif hors normes alors qu’il avait rejoint Ajaccio. Durant 6 saisons au LOU et 2 saisons à l’OL, Zouzou a marqué les meilleurs joueurs de l’hexagone, rendant tous les grands attaquants fous de rage : « Il fallait être bien planté sur ses appuis pour jouer face à lui ! » témoigne un ancien adversaire qui a vu Momo Azzouz côtoyer aussi le grand Albert Vannucci.
En 1963, Mohamed Azzouz revient s’installer dans la cité impériale. C’est dans le quartier du Borgu qu’il fonde sa famille avec Marie. Son tempérament et ses qualités humaines lui ont permis d’entamer une carrière d’éducateur et d’entraîneur. Zouzou recrutait sur la place du Diamant au profit de l’ACA puis de l’OA. Il enseignait le football à bon nombres d’Ajacciens. L’un d’entre eux, Jacky Vellutini, en garde un souvenir impérissable : « Monsieur Azzouz était atypique ! À la fois gentil, à l’écoute, exigeant. Il transpirait l’investissement, adorait sa tâche d’entraîneur de football. Dès que quelque chose n’allait pas, il le sentait. Il discutait beaucoup avec nous. En tant que garnements, on l’embêtait beaucoup, mais c’était très affectueux, et lui ne nous lâchait pas, il montait à la maison pour nous amener à l’entrainement ».
Mohamed Azzouz s’est imposé comme un personnage incontournable du football ajaccien dans les années 60 et 70. Il a tour à tour marqué de son empreinte l’Olympique Ajaccien, le Stade Ajaccien et aussi l’Entente Gallia Salines. Ses valeurs et ses compétences lui ont permis de rester dans les têtes de nombreux Ajacciens. C’est la raison même de l’hommage rendu début décembre 2018 à Timizzolu. À ce grand professionnel, le club ravive le souvenir de Monsieur Azzouz.
L'Amicale des Anciens a remis une plaque du souvenir au fils de Mohamed Azzouz.
