Matteu Caviglioli: Parcours d'un champion du futnet

AC Ajaccio

Du haut de ses 36 ans, Matteu Caviglioli vient d’écrire l’une des plus belles pages du sport insulaire. Sélectionné pour les mondiaux de Futnet, qui se sont déroulés du 4 au 6 novembre 2022 à Prague, le capitaine Acéiste a décroché une médaille de bronze historique en triple avec l’équipe de France. De ses débuts à Venaco jusqu'à l’ACA Futnet, celui qui s’inscrit comme une référence de la discipline se livre sur son parcours et son expérience en équipe de France.

Joueur historique de l'ACA Futnet

Matteu, tu es présent à l’AC Ajaccio Futnet depuis sa création, évoque-nous ton parcours?
Je suis arrivé à l’ACA par l’intermédiaire de Léon Luciani en 2017. J’ai été contacté par Anthony Agostini et Sébastien Barré pour venir jouer ici. J’étais un des seuls à avoir connu la D1 auparavant. Dès la première saison en D2 on est champion, invaincu, sans même perdre un set ! Je me souviendrais toujours de la première journée où l’on se déplace dans le sud de la France et où l’on écrase tout le monde. Tout est parti de là !
Le club a été directement intéressé pour continuer et nous soutenir. Pour notre première saison en D1 on organise les play-off, ce qui est un gros événement. On a eu pas mal de soutien de la part du public ajaccien mais également du club avec la présence de Johan Cavalli et Léon Luciani entre autres. Le fait d’être ici, dans un club professionnel qui plus est, tu représentes encore mieux ta ville et encore mieux la Corse. De plus ça a un autre écho, comparé au club de mes débuts, on n'a pas autant d’avantages que maintenant. Il y a beaucoup plus de visibilité qu’avant.

Matteu Caviglioli en équipe de France

Tu as été sélectionné en équipe de France pour participer aux mondiaux en triple, vous avez fini avec la médaille de bronze, quel a été ton sentiment et que retiens-tu de cette aventure?
C’était le plus gros événement de l’histoire de la discipline. D’une part ils célébraient les 100 ans du futnet cette année et de plus cela se passait à Prague, le berceau de la discipline. Il faut savoir que le Futnet a été crée là-bas par les joueurs du Sparta Prague. Il y a beaucoup d’engouement autour du sport. De plus on jouait dans la O2 Arena, l’équivalent de Bercy en République Tchèque. Il y avait toutes les grosses nations l’Irak, La Corée du Sud, le Mexique, les champions du monde Tchèques, toutes les nations ont envoyé de grosses équipes. Le niveau était extraordinaire. La différence avec l’ACA se ressent directement. En club le championnat se joue uniquement en triple, là-bas toutes les catégories étaient représentées. Simple, double, triple, aucune n’était supérieure à l’autre, il y avait un traitement égalitaire. C’est très segmenté. En plus tu joues devant 2000, 3000 personnes c’est exceptionnel !

Des performances historiques

Comment as-tu vécu ta participation à cette compétition internationale?
D'un point de vue personnel, j’étais déjà parti jouer avec l’équipe de France en 2010 où j’avais honoré deux sélections. C’était déjà un autre monde, mais par rapport à aujourd'hui ça n’a rien à voir. Par exemple pour les mondiaux on a eu un kinésithérapeute, un cameraman, deux personnes de la FFF avec nous, un chef de délégation, on sent que depuis que le partenariat entre le Futnet et la FFF a été passé et on a vraiment franchi un cap. Au final on décroche une médaille de bronze historique, jamais la France n’avait touché de médaille en triple. On a eu à faire à de sacrées équipes, mais on réussit à battre la Corée du Sud qui était tête de série ou encore l’Irak qui possède une des meilleures équipes du monde avec des défenseurs incroyables. On partait avec l’objectif de faire demi ou médaille, on a amplement rempli la mission. D’autant plus que les copains en double deviennent champions du monde en battant deux fois la Slovaquie, ils avaient déjà eu des médailles mais c’est une première historique pour eux de finir champions du monde. 

Investi avec l'ACA Futnet

Tu es l’un des tauliers du Futnet en Corse, comment vois-tu l’évolution du sport en Corse à l’avenir mais aussi de l'ACA Futnet ?
Au niveau du développement local, d’une part, on est plutôt bien parti. On a sept clubs en Corse, dont trois en D1, un en D2 et trois en D3. Le Futnet a bien pris depuis quelques années, beaucoup de jeunes aujourd'hui choisissent le tennis-ballon au football amateur. Je pense qu’a terme on pourra avoir un club champion de France dans les années à venir. De mon coté j’ai 36 ans, il me reste pas énormément d’année mais je me sens encore bien physiquement. Je reste persuadé qu’avec les gars qu’on a et tout en rajeunissant l’effectif comme nous sommes en train de le faire on va réussir à continuer à faire de grandes choses. Je suis persuadé qu’en y mettant tous les bons ingrédients nous serons champions de France de triple un jour. À l'avenir j’aimerais bien être coach, former les jeunes comme je le fais un peu maintenant. Si un jour il y a un truc à faire avec l’ACA, si la discipline continue de monter, s’il faut créer plusieurs divisions, bien évidemment que je veux m’y investir et rester le dedans


 


 

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