Un gardien international
Dans son histoire, l’ACA a compté des gardiens internationaux dans ses effectifs. Avant le célèbre Memo Ochoa (2011-2014), de nombreux gardien talentueux ont gardé les buts Blanc et Rouge. Aujourd’hui nous vous proposons de remonter le temps et de redécouvrir l'histoire d'un gardien acéiste, devenu international et ayant disputé la Coupe du Monde, il s’agit de Dominique Baratelli.
Arrivée à Ajaccio en 1967
Gardien de l'ACA durant 4 saisons en première division, de 1967 à 1971, Dominique Baratelli (593) est encore aujourd’hui le quatrième joueur le plus assidu en Ligue 1 (593 matchs). Arrivé à l'été 1967, les premières pages de la prestigieuse histoire de Dominique Baratelli s'écrivent au stade Jean Lluis à Ajaccio. En septembre 2013, Dominique Baratelli est élu 3e meilleur joueur de l'histoire du stade du Ray de l'OGC Nice. Retour sur ce grand gardien qui a marqué l’histoire de l’ACA et du football français.
Dominique Baratelli est né le 26 décembre 1947 à Nice. Formé au Stade Niçois, puis au Cavigal de Nice, c’est à Ajaccio, à l’âge de 20 ans, que ce dernier commence sa carrière professionnelle. Certes, Dominique Baratelli n’est pas grand (1m78), mais ce dernier compense alors par des réflexes tout à fait étonnants et ses excellentes sorties « dans les pieds ». Alors ajaccien, Dominique Baratelli est tout d’abord appelé en équipe de France espoir, où il réalise de grands matchs. Après quatre années passées à Ajaccio, en première division, Dominique Baratelli rejoint ensuite les rangs de l’O.G.C. Nice, le club de son cœur et de son enfance.
Ce dernier est appelé en équipe de France en 1972, comme doublure de Georges Carnus. Plus tard, il devient un titulaire indiscutable de l’équipe tricolore. Il dispute les éliminatoires de l’Euro 1976. Lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 1978, il perd sa place au détriment d’André Rey. En Argentine, Dominique Baratelli est le n°2 du groupe France derrière Bertrand-Demanes. Ce dernier s’étant blessé en cours de match contre les futurs champions du Monde, l’Argentine, Dominique Baratelli participe ainsi au tournoi. Après la coupe du monde 1978, il rejoint les rangs du Paris Saint-Germain. Tout d’abord barré par Dropsy, il retrouve l’équipe de France en 1982. Celui que l’on appelle alors le « tueur de penalty » est coiffé sur le poteau par Jean-Luc Ettori, pour le poste de titulaire lors de la coupe du Monde 1982 en Espagne. Dominique Baratelli remporte deux coupes de France avec Paris, puis met un terme à sa carrière en 1985.
INTERVIEW
Comment êtes-vous arrivé à l’ACA?
Par le plus pur des hasards. J’étais tout jeune. Je jouais en division d’honneur au Cavigal de Nice. Un jour, alors que nous nous trouvions à l’aéroport de Nice, mon entraîneur a rencontré par hasard Alberto Muro, l’entraîneur d’Ajaccio. L’Argentin a demandé à mon ancien coach si il ne connaissait pas un ou deux bons gardiens en devenir. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Marseille quelques jours plus tard pour effectuer un essai au cours d’un match amical. Avec Charly Marchetti, nous avons effectué une mi-temps chacun dans les buts de l’A.C.A. Après la rencontre, on nous a annoncé que nous étions recrutés tous les deux. Charly en tant que titulaire et moi en tant que remplaçant. C’est ainsi que je suis passé, en quelques jours, d’un championnat de division d’honneur, à la première division. Quand j’y pense… J’ai joué avec Sansonetti, Marcialis, M’Pelé…
Votre meilleur souvenir à l’ACA?
Je crois que ce sont surtout mes débuts qui m’ont marqué. Mon arrivée à Ajaccio était extraordinaire. Je n’oublierai jamais la manière dont j’ai été accueilli dans ce club. Albert Vannucci et moi étions les deux plus jeunes. Tous les autres avaient beaucoup d’expérience. Il y avait une belle brochette de trentenaires dans cette équipe (rires). Comme il y avait beaucoup d’anciens, il était dur de faire sa place. Indépendamment de l’accueil, mon meilleur souvenir reste très certainement la saison où nous avons frôlé l’Europe. Je m’en souviens comme si c’était hier. Louis Hon était l’entraîneur de l’équipe. On a réalisé une grande saison, au point qu’on croyait tous qu’on pouvait accrocher une 4e ou 5e place. Malheureusement, nous avons craqué sur la fin. Si j’ai bonne mémoire, c’est une contre-performance à domicile qui nous a coûté une place en coupe U.E.F.A. Autre souvenir très fort, ce fameux match gagné 4 à 0 contre Bastia. C’était pour l’inauguration du stade de Timizzolu. Le stade était plein à craquer, c’était incroyable le monde. Et on a gagné…
Et votre pire souvenir?
Sans hésiter, je dirai l’élimination en Coupe de France contre le G.F.C.A. Je me souviens qu’il y avait une rivalité terrible entre les deux clubs ajacciens. Toute la ville ne parlait plus que de ça. Nous avons joué un premier match, à Marseille, et nous avons obtenu, un peu contre le cours du jeu, un résultat nul. A l’époque, les règles des prolongations et des penaltys n’étaient pas encore appliquées pour les matchs de coupe de France. Aussi, il y a eu un second match. A Paris il me semble. Et là, nous avons perdu 1 à 0. Le Gazélec avait vraiment une superbe équipe en ces temps là. Ils étaient impressionnants chez les amateurs. Cette défaite nous a vraiment fait mal. Nous étions tous abattus. Je peux vous dire que nous avons tous vécus des moments difficiles à la suite de ce match. On est pas beaucoup sortis à Ajaccio, les semaines qui ont suivi (rires).
L’ACA aujourd’hui ? Qu’est-ce que ce club évoque pour vous ?
Je suis très attaché à ce club. Vous savez, je continue de suivre les résultats de mes anciennes équipes. L’OGC Nice, le Paris Saint-Germain et Ajaccio. Mais j’avoue que je garde une préférence pour Ajaccio. Je n’oublierai jamais que c’est ce club qui m’a donné ma chance, qui m’a révélé en première division et qui quelque part, m’a ensuite conduit en équipe de France. Et puis, c’est un club familial. Je garde d’excellents souvenirs des anciens présidents. Biggi, puis Ferracci. Je me souviens aussi du directeur sportif, Antoine Federicci, qui faisait un travail formidable, avec Monsieur Forestieri. Le club dégageait une image chaleureuse et familiale. Je ne l’oublierai jamais.