Robert Buigues, de l'OM à l'ACA

Buigues et Courbis échangés contre Trésor

Il a disputé près de 500 matchs professionnels et inscrits la bagatelle de 63 buts. Robert Buigues a mené une longue et brillante carrière de footballeur. Le milieu de terrain a principalement évolué sous les couleurs de l’OM, de l’ACA, de Bordeaux, du SCB et de Laval avec qui il a connu la Coupe d’Europe en 1983. Robert Buigues a rejoint l’ACA en première division lors de la saison 1972-1973 avec Rolland Courbis dans le cadre du transfert de Marius Trésor. A l’occasion de sa venue à Ajaccio pour le match caritatif au profit de l’association de Laurina, le joueur de tempérament est revenu sur son parcours pour notre site internet. Un ancien joueur du club présent le 21 avril 2017 au stade François-Coty pour l'événement 66.

Un match contre la Juventus

Racontez-nous vos premiers pas dans le football.
J’ai débuté en région parisienne à Paris-Joinville en Deuxième division pour la saison 1970-1971 tout en effectuant mon service militaire. J’ai découvert le monde du football professionnel grâce à un grand monsieur Ilija Pantelić, qui a ensuite joué en Corse et fini sa carrière au Paris-Saint-Germain. C’est lui qui m’a pris sous son aile et qui est intervenu pour que je rejoigne le SEC Bastia en 1971-1972, l’OM avait accepté de me prêter. J’ai réalisé mes premiers pas en première division en Haute-Corse. J’ai eu la chance de côtoyer de grands joueurs comme Marc Kanyan, Georges Francheschetti… Pour l’anecdote à la fin de la saison 1972 nous avons joué la finale de la Coupe de France contre l’OM, mon club. Je n’avais pas pu disputer cette rencontre à cause d’une blessure.

Vous retournez ensuite une saison à l’OM avant de débarquer à Ajaccio
Au terme de ma saison à Bastia, l’Olympique de Marseille m’a récupéré même si je souhaitais rester en Corse car il y avait de la concurrence à l’OM. En raison de plusieurs blessures j’ai pu disputer quelques rencontres de première division sous le maillot phocéen et même un match de coupe d’Europe contre la Juventus. J’étais international espoir mais il y a eu un changement de président à Marseille. Le grand Marcel Leclerc a été remplacé par René Gaillan. Pour marquer le coup le nouveau président a recruté un grand joueur Monsieur Marius Trésor que les Acéistes connaissent bien. C’est le regretté Antoine Federicci qui avait œuvré à un transfert et il m’avait mis dans la balance avec Rolland Courbis.

Racontez-nous le déroulement de ce transfert
Je partais avec l’équipe de France espoirs à Moscou, mais ils sont venus me chercher chez moi le matin pour m’amener à l’aéroport pour m’apprendre le transfert. A mon retour de Moscou, il y avait un match OM-Metz que nous avons joué avec Rolland et gagné 5-0 ! Cinq jours après, le dimanche, on joue avec Ajaccio contre… l’OM ! Mon premier match, mon premier but avec l’ACA et ma première victoire à Timizzolu (1-0).

Comment se déroule la saison sous le maillot Blanc et Rouge?
Durant la saison 1972-1973 nous connaissons malheureusement la descente en deuxième division avec l’ACA alors que nous avions largement les moyens de nous maintenir avec des joueurs de qualité : M’Pelé, Leroy, Verdonk, Latour, Garzitto... On a peut-être manqué de discipline, nous étions jeunes. C’était une grosse déception pour nous. Je me suis retrouvé libre et j’ai résigné à l’OM pour jouer 4 saisons successives en première division. J’ai eu la chance d’évoluer avec les Brésiliens Jairzinho, Paulo César et d’autres grands joueurs comme Albert Vanucci…

Proche des pêcheurs d'Ajaccio

Que retenez-vous de notre cité impériale?
Je retiens avant tout le bon vivre de cette époque ! Nous avions beaucoup d’amis, nous étions tout le temps ensemble. On faisait des footings ensemble. Je me rappelle que j’étais à l’ACA quand je suis appelé en Equipe de France Espoirs à Aix, j’ai pu continuer ma progression dans le monde du football professionnel à Ajaccio.

Qu’est-ce qu’il se passe pour vous après ces années marseillaises?
J’ai rejoint Bordeaux où le brassard de capitaine m’a été attribué grâce à mon tempérament. Les deux saisons se passent bien (36 et 38 matchs de 1976 à 1978 avec les Girondins en première division). Puis j’ai retrouvé l’OM. C’est une grande histoire d’amour avec le club même si c’est jamais bon de retourner dans un club que l’on a connu à mon sens. En 1979-1980 on connait la relégation en D2 avec l’OM. Je suis resté fidèle au club l’année suivante et j’ai accompagné les juniors jusqu’en 1981, le club a ensuite déposé le bilan.

Vous avez continué de bourlinguer après cet épisode
Oui j’ai joué avec Orléans en D2 avec André Bodji et Michel Albaladejo deux anciens Acéistes (1981-1982). Puis j’ai signé à Laval en D1 (1982-1984) qui recrutait à des bons joueurs en fin de carrière ou des jeunes en devenir. Laval était un club solide, nous avons même joué l’Europe en 1983 ! En 1984 à 34 ans j’ai signé à Grenoble où j’ai retrouvé Claude Leroy encore un ancien ajaccien. J’ai terminé ma carrière à 36 ans, j’ai fait durer le plaisir !

Vous êtes ensuite devenu un entraîneur
Oui, j’ai passé mes diplômes et j’ai mené la vie que je voulais mener. Je suis un passionné de football avant tout, un amoureux. J’aurai peut-être pu faire mieux mais j’ai eu la chance de faire ce que j’aimais. De 1985 à 2012 j’ai dirigé plusieurs clubs. C’était un vrai plaisir de revenir à Ajaccio pour cet événement ! J’ai été surpris que l’on puisse encore penser à nous. J’ai un vœu à formuler : que l’ACA retrouve dans un avenir proche la première division !

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