Stéphane Trévisan, un gardien qui a marqué

Champion de D2 avec l'ACA

Il a passé cinq saisons au service de l’ACA et a connu de belles heures, en particulier la première montée en Ligue 1. Après 14 ans de carrière footballistique, Stéphane Trévisan est devenu agent de joueur et vit du côté de Guingamp avec son épouse et ses deux enfants. Notre ancien gardien de but n’a rien oublié de sa vie ajaccienne et livre quelques bons souvenirs.

J'ai ressenti de la liberté en Corse

Vainqueur de la Coupe de France en 2009 avec Guingamp, champion de Ligue 2 en 2002 avec l'AC Ajaccio, meilleur gardien UNFP de la saison 2001-2002: Stéphane Trévisan a passé 14 ans au service du ballon rond. Après une carrière de gardien de but bien remplie, il n’a pas vraiment quitté le monde du foot. Reconverti en agent de joueurs, le Toulousain vit désormais à Guingamp, près de ce stade du Roudourou qu’il connaît si bien.

Dans son cœur, une graine plantée à son arrivée à Ajaccio en 2001 n’a cessé de grandir: «Je garde plein de bonnes choses de l’ACA. D’abord au niveau sportif, avec cette saison où nous avons fini champion de France de Ligue 2 en 2001-2002 avec Rolland Courbis. Cette saison là, j’ai eu le trophée UNFP de meilleur gardien de Ligue 2. Tant au niveau individuel que collectif, et hormis ma participation en Ligue des champions avec l’OM et la finale de la Coupe de France avec Guingamp, ce sont mes meilleurs souvenirs de footballeur ! En termes d’émotion, de rapports humains, j’ai vécu des moments fabuleux avec un groupe exceptionnel».

En intégrant le groupe des «Blanc et Rouge», Stéphane Trévisan a ressenti une certaine paix intérieure: «J’arrivais de l’OM avec la pression que l’on connaît surtout dans les grands clubs. J’avais besoin d’autre chose, de me retrouver, d’être considéré différemment. L’ACA a été à ce moment de ma vie un projet idéal. A 28 ans, je l’ai vécu comme une deuxième carrière. Le discours de Rolland Courbis a été magique. Celui de Michel Moretti m’a tout de suite convaincu. Je me retrouvais dans leur projet. A l’ACA, ma famille et moi avons bénéficié d’une belle qualité de vie, et en tant que joueur, un poids sur mes épaules s’est envolé, j’ai ressenti plus de liberté et me suis épanoui» explique-t-il.

Une reconversion réussie

Cette accession parmi l’élite, c’était avant tout l’histoire d’un groupe: «Rolland et Michel voulaient que l’on accède en Ligue 1 et ont annoncé la couleur. Tout le monde s’est dit : 'mais ils sont un peu fous !'. Les choses se sont mises en place et ça a marché. Le recrutement de joueurs comme Darbelet, Bécas, Terrier, couplé aux anciens – Colling, Granon, Garcia-, a été judicieux. C’est le moment le plus fort de ma carrière. Plus tard, lorsque j’ai évolué dans d’autres clubs, je n’ai jamais pu retrouver ces rapports humains, cette ambiance, cette vie de groupe. L’année 2001-2002 a été exceptionnelle!».

Stéphane Trévisan garde une place de choix dans sa mémoire pour Michel Moretti: «il est le meilleur président que j’ai eu. C’était quelqu’un de juste, de droit. Quand il disait quelque chose, il n’y avait rien à décoder, son discours était toujours très clair» analyse-t-il. «Michel était proche de joueurs, sa présence était rassurante pour le groupe. On sentait qu’il y croyait et il faisait tout pour nous mettre dans de bonnes conditions. Quant à Rolland Courbis, il a une qualité que peu d’entraîneurs ont : sa façon de manager. Il est capable de tirer 100% d’un joueur, pas 90% ou 91%. C’est un excellent psychologue qui s’adapte à ses joueurs. C’est le seul coach capable d’arriver à galvaniser un remplaçant. Quand il offre sa confiance, on a envie de la lui rendre. Même quand j’avais un coup de moins bien à l’entraînement, je faisais tout pour assurer et lui rendre ainsi sa confiance».  

«Quand j’ai arrêté ma carrière, j’avais plusieurs pistes de réflexion. Etre entraîneur de gardiens, intégrer une cellule de recrutement, ou devenir agent m’intéressaient. Stéphane Canard (le premier en France à avoir obtenu la licence d'agent FIFA en 1995, ndlr), qui était mon agent, m’a proposé de m’associer à lui et je l’ai suivi. D’ailleurs, je préfère employer le terme de conseiller plutôt que d’agent. Ce n’est pas un métier facile, surtout dans ce contexte particulier, mais il y a beaucoup de bons côtés. Celui que j’apprécie le plus est d’être en relation avec tous les clubs de France. Dans chacun d’entre eux, je connais toujours au moins une personne avec qui j’ai joué, ou qui m’a entraîné, ou a été mon directeur sportif» explique Stéphane Trévisan.

La cité impériale et l’ACA resteront à jamais gravés en lui. «Je viens de temps en temps à Ajaccio, j’ai assisté au premier match de la saison à François-Coty, contre Dijon. J’adore y retourner. Quand je rentre chez moi à Guingamp et que je raconte mon voyage à mon épouse, elle me regarde avec des étoiles dans les yeux. Nous gardons de ces 5 années ajacciennes un souvenir impérissable. La vie était douce pour nous, et surtout pour les enfants». Le fils de Stéphane, âgé d’une quinzaine d’années, est attaquant: «il m’a tellement vu prendre de buts que lui, il veut en marquer» plaisante-t-il.

Autres publications

Newsletter