L'année 1955 est particulièrement riche en titres dans l'histoire de l'ACA, qui remporte 3 trophées et retrouve sa suprématie. Frédéric Bertocchini, journaliste et historien, nous remet en mémoire la génération talentueuse du club dans un contexte de crise. Extrait du livre: ACA, un seculu in rossu è biancu disponible aux éditions Albiana.
Le football insulaire et l’A.C.A. sont en crise.
Incontestablement, le football corse est au creux de la vague vers le milieu des années 50. Les stades sont de moins en moins garnis, les derbys se terminent la plupart du temps en bagarre et les arbitres - quant il y en a - sont de plus en plus contestés. Le mal est tel que les recettes ne dépassent plus les 6.000 francs. Pour lutter contre la désaffection du public, les dirigeants ajacciens décident d’installer pas moins de seize projecteurs au stade Jean-Lluis afin de pouvoir jouer en nocturne. Napoléon Milano, secrétaire général de l’A.C.A., dit alors ceci à un journaliste de Nice Matin, le 6 juillet 1955 : « Pour satisfaire le public, il faut d’une part des bonnes formations et d’autre part, des terrains de jeu et des tribunes suffisamment en bon état pour contenter les joueurs et les spectateurs. L’A.C.A. est le club qui a fourni le plus gros effort pour le recrutement de joueurs (Brusseaux, Belgodère, Ottavi). Cette politique nous a fait obtenir de magnifiques résultats ». Indépendamment d’une politique de recrutement ambitieuse et de l’amélioration des installations, Napoléon Milano propose également que le champion de Corse participe au Championnat de France Amateur du groupe sud-est. Pour la première fois, on évoque la possibilité de participer à des championnats nationaux. La crise, profonde, conduit à la réforme de la Ligue Corse de Football.