José Cau, cœur d'Ajaccien

L'Aiaccinu !

Il fait partie des premiers Ajacciens à avoir évolué dans le monde du football professionnel. José Cau, issu d’une grande famille de footballeurs de la cité impériale, a percé au début des années 70. Dans sa carrière, le défenseur a porté les couleurs de l’Olympique Ajaccien, du Gazéléc et de l’ACA entre 1973-1975. Ajaccio chevillé au corps, nous avons rencontré cet ancien joueur du club.

Je porte de l'amour à nos clubs

José Cau, comment avez-vous débuté dans le football?
Au départ je n’étais pas forcément doué, c’est mon frère Antoine qui m’a incité à jouer au football. Pour être franc, j’aimais travailler avec mes parents à la campagne : labourer le terrain, m’occuper des chevaux, arroser… j’ai cédé car même mes cousins Pierre et Antoine Cau m’ont encouragé. J’ai démarré à l’Olympique Ajaccien tout petit avant de rejoindre l’ASPTT en corporatif pour une saison puis le Gazéléc.

C’est en 1970 que vous avez découvert la Deuxième Division et le monde professionnel? C’est exact. Il y avait des bons joueurs à Mezzavia à cette époque, j’étais jeune et je devais me faire une place. J’ai été appelé à disputer ma première rencontre professionnelle à l’occasion d’un déplacement en championnat à Grenoble. Sans être extraordinaire, j’avais réalisé une prestation correcte et j’ai par la suite enchaîné les matchs. J’ai été titulaire la semaine suivante à Ajaccio contre Béziers où jouait Bernard Iché qui a ensuite connu les deux clubs ajacciens.

C’est comme cela qu’a débuté votre ascension?
Oui, j’ai été capitaine des Diables Rouges durant une saison entière l’année suivante puis notre entraîneur Pierre Cahuzac est parti au SC Bastia en 1971. Guy Calleja l’a remplacé. C’est à peu près à cette époque-là que j’ai fait la connaissance d’Antoine Federicci, il était ami avec mon père. Nous avons rencontré aussi Jean Feracci le président de l'ACA et nous nous sommes mis d’accord. Il y avait de la rivalité entre les deux clubs mais mon changement d’équipe s’est plutôt bien passé.

Vous avez la particularité d’avoir connu 3 clubs ajacciens, c’est plutôt rare?
Oui, et je suis attaché à notre football ! À l’époque, vous savez, il n’y avait pas d’installations très professionnelles, de confort mais il y avait un bon vivre dans nos clubs. Nous allions courir au Ricanto ensemble, nous passions beaucoup de moments entre nous. J’aime toujours les trois clubs que j’ai connu et je souhaite que l’on retrouve la première division dans notre ville.

L'ACA, précurseur du football professionnel

Vous arrivez donc à l’ACA en 1973?
Oui, j’ai débuté sous la direction de Louis Hon en Rouge et Blanc. Il avait du galon, c’était un monsieur pour nous. Au premier entrainement je n’ai rien compris il est arrivé avec 20 ballons après une grosse préparation physique. Il nous faisait répéter des gestes (rires). Puis on jouait avec des bons joueurs : Tosi, Castellan, Luccini, Leandri… j’en garde un bon souvenir car on avait un fort potentiel. Il y avait même de la concurrence. On finit 7ème de deuxième division cette saison-là.

L’ACA est malheureusement rayé du professionnalisme après 3 matchs en 1974-1975
C’est ça, il y avait des difficultés au club. J’ai même assuré l’intérim entre Lulu Accorsi et Louis Hon. Le président Feracci m’avait demandé de m’occuper du groupe le temps de faire le nécessaire. C’était très court attention, vraiment temporaire, mais comme j’étais d’ici j’ai donc effectué la reprise. J’ai connu la fin de la première épopée de l’ACA dans le professionnalisme qui durait depuis 1965. Après trois matchs, nous avons été rétrogradés administrativement. C’est dommage pour notre Ours qui avait été précurseur et qui a eu de grands joueurs.

Vous avez essayé de poursuivre votre carrière en D2 à Châteauroux par la suite? Oui, Serge Dubreucq m’a mis en contact avec le club de la Berrichonne pour faire un essai. Le club cherchait un défenseur. Je suis monté à Paris et j’ai pris le train jusqu’à Châteauroux pour effectuer un test lors d’un match amical contre Angoulême. Je suis parti avec Claude Andrien, un autre acéiste, qui faisait lui un essai dans l’autre club. Nous nous sommes affrontés même si on évoluait au même poste. Rejoindre Châteauroux m’a beaucoup changé ! Je n’ai pas vraiment réussi à m’adapter à la température. Il faisait moins 5 degrés le matin, la mâchoire serrée, le gel, la voiture n’avançait pas (rires). C’était une bonne expérience mais je suis rentré dans ma ville pour diriger l’ACA en DH puis m’occuper des jeunes.

Un petit mot sur l’événement que nous avons organisé le 21 avril?
Au début j'ai réfléchi, je me suis dit « qu’est-ce qu’ils vont faire ? ». Puis je me suis rendu compte que ça allait être quelque chose de magique ! C’est formidable d'avoir pu tous se revoir, il y avait une ambiance extraordinaire, 40ans après s’être quittés pour la plupart. C’était un rassemblement unique dans son genre, c'était beau. Bravo au club!

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